Après un week-end bien chargé, revenons à nos moutons et surtout au mardi sur son 31 (Vous apprécierez l’enchaînement!). Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler fantasy urbaine, ce qu’on rencontre parfois en Francophonie sous le nom de « bit-lit », qui n’est absolument pas utilisé par les anglophones comme on pourrait le penser !
La fantasy urbaine, késako ? Comme le dit son nom, l’intrigue se passe souvent en milieu urbain (ah ah vous ne l’auriez pas deviné!) et, fait moins évident à deviner, se concentre souvent sur une jeune femme, en général solitaire. Mais il y a des exceptions à ce schéma, comme je vais vous le présenter.
Pourquoi j’aime ce genre ? Car on y voit souvent un foisonnement d’idées très intéressantes, que ce soit dans l’utilisation de la magie ou des univers proposés, sans parler des personnages souvent croqués de manière à la fois attachante et réaliste.
Si la trame classique de ce type d’histoires peut en général être résumée par « guerrière au coeur tendre rencontre le premier venu (souvent un de ses adversaires surnaturels) et succombe à ses charmes », avec plus ou moins de scènes « hot » à la clef, ce serait dommage de réduire les ouvrages de ce genre à cette simple recette. Et pour preuve, en voici quelques exemples!
On va commencer par ma saga favorite, celle qui continue à me charmer au fil des numéros et dont j’attends avec grande impatience le tome 7, à savoir
La saga de Kate Daniels par Ilona Andrews
La phrase (tirée du tome 6, avouez que je vous gâte!)
« In the middle of it the Keep rose like a gray man-made mountain, an example of what happened if several hundred deeply paranoid and superhumanly strong people got together and decided they needed a safe place to crash. »
Ce qui pourrait se traduire par:
« Au beau milieu du champ s’élevait le Keep, telle une forteresse grise. Il constituait un bon exemple de ce qui pouvait arriver quand plusieurs centaines de personnes, à la force surnaturelle et à la paranoïa tout aussi développée, se rassemblaient et décidaient de cohabiter« .
Ce que j’aime:
- Tout d’abord, l’héroïne: Kate est sarcastique, a un sens de l’humour même corrosif, mais c’est aussi quelqu’un de loyal, qui, au fil des tomes, apprend qu’elle ne peut pas affronter tous les dangers toute seule et qu’elle a aussi besoin des autres (croyez-moi, une telle leçon ne se passe pas sans accrocs!)
- Impossible de parler de Kate sans évoquer Curran (c’est le lion que vous voyez sur la couverture, une de ses formes puisqu’il s’agit d’un métamorphe). C’est aussi le chef de la meute d’Atlanta, qui rassemble les garous de tout poil. « Parano » et « Jaloux » sont ses autres prénoms. Vous voyez d’ici le mélange explosif quand il rencontre Kate (leur première rencontre est d’ailleurs à mourir de rire!) Lui aussi devra apprendre à faire confiance à la jeune femme et à respecter son indépendance, ce qui ne va pas sans difficultés.
- L’univers: imaginez un monde dévasté par le retour de la magie, qui s’attaque à tout ce qui technologique, ce qui comprend non seulement nos ordinateurs, téléphones, etc mais aussi les gratte-ciels. Dans une ville comme Atlanta, inutile de dire que cela provoque quelques dégâts! Sans compter que ce retour implique aussi la réapparition de créatures auprès desquelles Curran semble un véritable agneau !
- L’humour bien entendu: le duo d’auteurs – mari et femme – sous le nom d’Ilona Andrews manie avec maestria le sens de l’action, l’humour noir (quand je vous disais que Kate était sarcastique!) mais aussi apporte un véritable « plus », en forçant leurs personnages à évoluer.
Ce que j’aime moins:
- Parce qu’il faut bien trouver un point plus faible, même à ma saga favorite, je dirais qu’il y a parfois quelques longueurs dans les scènes de combat (oui, c’est moi qui dit ça!) et des structures qui reviennent. Comme vous voyez, c’est un détail.
- Je sais que plusieurs lectrices ont été rebutées par l’aspect gore de certaines scènes. Personnellement, je trouve que c’est logique, d’une part par l’univers créé, d’autre part en raison des talents de guerrière de Kate (et là aussi, ses aptitutes au combat sont parfaitement justifiées…)
Passons à une autre saga, que j’aime énormément aussi et qui en plus, exploite une mythologie qui me touche en particulier, j’ai nommé…
La saga d’October « Toby » Daye par Seanan McGuire
Et la phrase (tirée également du dernier tome publié):
« We’d finally found a changeling who had been killed by goblin fruit. Luck was with us. »
Ce qui pourrait se traduire par:
« Nous avions finalement trouvé un changeling, mort d’avoir consommé des fruits gobelin. Un coup de chance. »
Ce que j’aime:
- Comme l’illustre la phrase ci-dessus, Seanan McGuire s’est inspirée des légendes de Féerie pour créer un univers à la fois très original et très moderne. L’intrigue se passe à San Francisco, où plusieurs royaumes féeriques, cachés aux yeux des hommes, cohabitent et où October « Toby » Daye, enfant d’une fée et d’un mortel, est devenue détective.
- En parlant de Toby, elle a un sacré caractère: obstinée parfois jusqu’à l’extrême, elle a toujours été solitaire, jusqu’à ce que les circonstances en décident autrement. Autant vous dire que les personnages secondaires, depuis Quentin son écuyer jusqu’à Tybalt, le roi des Chats, sont tous bien caractérisés.
- Les intrigues sont bien campées et s’appuient en grande partie sur la mythologie féerique. L’auteur leur donne un côté très moderne, avec cette cohabitation incessante entre la San Francisco humaine et les royaumes dissimulés dans une autre dimension.
- Et bien entendu, il y a beaucoup d’humour, même noir, dans cette saga. Les répliques fusent à vitesse V prime et mettent un peu de légèreté dans des histoires, qui explorent les côtés les plus sombres de Féerie…
Ce que j’aime moins:
- J’ai dit que Toby était obstinée, elle l’est même parfois trop, surtout dans les premiers opus de la série, où le lecteur a parfois l’impression qu’elle se met inutilement en danger. Heureusement, c’est un trait de caractère qui s’estompe au fur et à mesure de la saga.
Je vous ai dit plus haut que la fantasy urbaine compte surtout des héroïnes dans ses rangs. Voici donc l’exception la plus connue, j’ai nommé…
La saga d’Harry Dresden par Jim Butcher
Et la phrase (cette fois-ci en VF!)
« Une pluie de crapauds salua l’arrivée du Cercle Blanc à Chicago. »
Ce que j’aime:
- Là aussi, nous avons un univers – cette fois-ci situé à Chicago – tiraillé entre ville moderne & humaine et des créatures surnaturelles dissimulées aux yeux des hommes. Néanmoins, dans le monde d’Harry Dresden, cette frontière tend à s’effriter de plus en plus. Ce qui est quand même bien pratique quand on est le seul sorcier à être enregistré dans l’annuaire!
- Le détective Dresden semble cumuler tous les clichés de prime abord: un loup solitaire, sans amis ni famille, qui accumule les jobs calamiteux. Là où mon intérêt a été piqué, c’est quand on apprend davantage de son passé et des obstacles auxquels il a dû faire face en grandissant. Et croyez-moi, quand on commence cette série, il faut s’habituer aux révélations fracassantes!
- Car très rapidement, l’univers de la saga se complexifie, évolue et devient de plus en plus intriguant. Je ne vous spoilerai pas (trop) mais croyez-moi, on dépasse vite le cadre des enquêtes policières à Chicago !
Ce que j’aime moins:
- Comme pour Toby, Harry peut avoir un côté suicidaire qui peut se révéler lassant à force (défaut récurrent chez bon nombre de héros de fantasy urbaine, ce qui s’explique par le fait qu’ils soient souvent les personnes toutes désignées pour affronter – seuls – les dangers).
Une dernière note sur ces sagas que je vous ai présentés: si j’ai présenté plusieurs phrases en VO, c’est que malheureusement la traduction en VF a été arrêtée après quelques tomes, faute de ventes suffisantes (et c’est là que je remercie mon job de traductrice!). Autant être prévenu si vous entamez ces séries!
Enfin, cet article ne serait pas complet si je ne parlais pas d’une série francophone celle-ci et numérique (tous les avantages!), à savoir « Animae » de Roxane Dambre.
Quatrième de couverture:
C’est bien l’idée que je me faisais de la fantasy urbaine. Des découvertes intéressantes au passage 🙂
ah ça, des découvertes intéressantes, il y en a toujours dans ce secteur 😉 N’hésite pas à livrer les tiennes 🙂
oh oui j’adore october daye! Et Kate Daniels. J’ai lu tous les tomes de chacune. mais pas lu les autres series, enfin si un de Jim Butcher mais je n’ai pas trop accroché. Puis je sais que tu m’as recommandé le dernier et il faut toujours que je le lise.
C’est chouette de rencontrer une autre fan 😉
Je connais absolument pas ce genre littéraire. Mais ce que tu en dis me plait bien..:)
Si tu tentes l’aventure en tout cas, n’hésite pas à le dire 😉
Sans faute…. Faut juste que je les trouve dans ma bibliothéque pas très fournie..:)
Je ne connais que peu la fantasy urbaine, c’est un genre qu’il me reste à découvrir.
Bonnes lectures !
Hello & bienvenue 😉 Ah, si tu tentes l’aventure, n’hésite pas à le dire 🙂
Page 31 ce matin, c’était Les oubliés de Vulcain de Danielle Martinigole, un classique de SF pour ados que j’ai trouvé fort à mon goût.
Je ne connais pas, je note ! 😉
Oh tu lis Kate Daniels en anglais… Je ne sais pas pourquoi je bloque moi. J’ai l’impression que je vais passer à côté de tout. Peut-être car je comprends déjà pas tout en français parfois ? LOL.
Mais CURRAN I MISS YOU !!!!!!!!!!
ah bon ? You’re missing the fun 😉 Si tu veux, on se fait une LC sur le dernier tome, en attendant celui qui doit sortir en juillet hé hé !
Arrgh, je ne pourrai guère résister plus longtemps !
Décidément, je ne lis que du bien de Kate Daniels, quel dommage que la série s’arrête en France… Du coup, ça me refroidit un peu, car j’ai un peu la flemme de lire en anglais. Et October m’intéresse vachement aussi, tout comme les Dossiers Dresden. Tu le fais exprès ? 😀
Beau mardi sur son 31 !
Crois-moi, je préfererais effectivement de parler de séries qui continuent d’être publiées en VF. pas de bol, mes goûts ne semblent pas correspondre à ceux du grand public 😉