Je vous avais promis une surprise, la voici ! Aujourd’hui, inauguration d’une nouvelle catégorie sur le blog, j’ai nommé l’interview du samedi (oui, je sais, je peux être très inventive parfois!)
Pour ce premier numéro, c’est Silène qui passe sur le grill !
Silène est non seulement le pseudonyme d’une auteur talentueuse, dont la trilogie jeunesse post-apocalyptique intitulée « Moana » vient de voir son troisième tome publié aux éditions du Jasmin. Aux mêmes éditions, elle a également publié un recueil aussi sensuel que gourmand autour du chocolat, intitulée « Les Moelleuses au Chocolat« .
Début 2014, elle inaugurera aussi, avec l’explosif et brillant « Fortune Cookies » (et croyez-moi, je peux le dire, je l’ai lu !), la nouvelle collection numérique chez Bragelonne baptisée « Snark » !
Silène est également la fondatrice de Callioprofs, une base de données complète sur la littérature jeunesse et Young Adult que j’ai déjà évoqué dans de nombreux articles (dont le dernier en date). Sans plus attendre, voici l’interview !

1) Hello Sophie, qui es-tu ?
Certains pensent que je suis une simple prof de français exerçant près de Nantes, mais en fait, je ne suis pas une moldue… seulement je ne peux pas vous en dire plus sans que le Ministère de la Magie me tape sur les doigts !
Je suis la créatrice de Callioprofs, un site consacré à la littérature pour les enfants et adolescents de 9 à 99 ans. Vous y trouverez près de 1000 fiches de lecture, concernant des ouvrages de littérature jeunesse parus principalement entre 1990 et aujourd’hui mais aussi cinquante interviews d’auteurs, des bibliographies, des dossiers et des ressources pour les enseignants. Les chroniques comportent toutes un petit encart sur l’intérêt pédagogique de l’ouvrage car le site était principalement destiné aux prescripteurs quoiqu’il soit aussi utile aux parents et surtout aux jeunes lecteurs !
2) Comment t’est venue l’idée de Callioprofs ?
Débutant dans le métier de professeur, je me suis rendue compte que la plupart de mes collègues méconnaissaient la littérature jeunesse pourtant entrée au programme de français en 2002. Mes collègues documentalistes étaient elles souvent débordées par la production florissante dans ce domaine puisque depuis 2000, les éditeurs ont multiplié les parutions jeunesse par 10. Enfin, les sites proposant des critiques littéraires n’étaient pas si nombreux qu’aujourd’hui et la blogosphère n’existait pas (c’était en 2005 !).
J’avais pour ma part une connaissance déjà assez importante des romans pour ados et j’en lisais beaucoup, je me suis dit que je pouvais créer un petit site critique qui soit destiné aux enseignants, d’où le nom Callioprofs. Je faisais partie alors de l’association Clio et Calliope, dont le but était la vulgarisation d’études historiques et littéraires. Naturellement, Callioprofs s’est inscrit dans le cadre de cette première association. Par la suite, l’activité de Clio et Calliope s’est amenuisée et j’ai créé l’association Callioprofs proprement dite. Cela correspond aussi au moment où nous sommes passés du site d’origine, d’apparence bazardeuse au wiki qui existe actuellement.
3) La gestion de Callioprofs te demande-t-il beaucoup d’énergie & de temps au quotidien ?
C’est une question d’organisation : lire est un bonheur et je lis trois ou quatre livres par semaine. Je consacre 4 ou 5 heures par semaine à la rédaction et à la gestion du site. En ce moment, c’est un peu compliqué parce que je passe l’agrégation et le temps m’est compté, mais ça ira mieux au printemps !
Heureusement, depuis plus d’un an, j’ai une collaboratrice qui a donné du punch au site : elle a développé toute une série de chroniques sur la littérature YA (passerelle) et elle fait des interviews d’auteurs anglophones ! Nous avons de fait l’immense honneur d’avoir des interviews exclusives de Lauren Oliver, Maggie Stiefvater et Moira Young. Cette collaboratrice, c’est… mais c’est toi en fait !!!
4) Tu es aussi auteur, comment gères-tu le passage de l’autre côté du miroir quand tu chroniques ?
C’est compliqué, j’ai l’impression de perdre une partie de mon esprit critique car j’ai peur de faire du mal à mes collègues auteurs alors j’adoucis mon propos parfois. D’autres fois, je suis plus acerbe sur des questions de correction ou de maquette car je connais à présent l’autre côté du miroir !
J’espère surtout que je n’ai pas perdu de crédit auprès de mes lecteurs !
5) Une petite anecdote ?
Un jour, une auteure auto-publiée m’a demandé de lire son livre, je ne voulais pas car je me doutais que cela ne serait pas très bon au vu du résumé, mais elle a insisté, insisté jusqu’à ce que je cède : c’était, hélas, une catastrophe car sans queue ni tête, dans un lexique improbable et avec une maquette d’une laideur sans nom. J’ai fait une chronique un peu salée qui est arrivée en tête de la première page des moteurs de recherche et là, l’auteure m’a re-contactée pour me supplier de la retirer. C’est la seule fiche que j’ai retirée, depuis je ne lis plus aucun auteur auto-publié car cela est trop difficile en cas de mauvais retour et je n’ai ni envie de faire souffrir les gens, ni envie de perdre mon temps.
6) Le mot de la fin ?
Parlez de Callioprofs autour de vous, mettez-le dans vos favoris et venez jeter un oeil de temps en temps ! Parlez-en à vos amis profs aussi !
Merci Silène! Vous pouvez la retrouver notamment sur son blog.
Chouette entretien !
Je suis tombée sur un article sur la nouvelle collection de Brage il y a quelques jours et quand j’ai vu le nom de Silène je me suis dit : « Tiens, c’est la même ? ». Héhé, sotte que je suis. Félicitations à elle en tout cas !
et crois-moi, son texte est un vrai petit bijou… Un de mes coups de coeur de cette année <3 <3 😉