Pour ce premier « Mardi sur son 31 » 2014, je vais vous présenter mon premier coup de coeur littéraire de l’année (le hasard fait parfois bien les choses!) Malheureusement, je peux vous dire que ce roman est pour le moment seulement disponible en VO et je ne sais pas s’il sera prochainement traduit. Toutes les traductions ci-dessous sont donc de mon ressort !
On va commencer par la citation du jour (et pour une fois, elle est assez longue):
If God makes all our faces, did he laugh when he made me ?
Does he make the legs that cannot walk and eyes that cannot see ?
Does he curl the hair upon my head ’til it rebels in wild defiance ?
Does he close the ears of the deaf man to make him more reliant ?
Is the way I look coincidence or just a twist of fate ?
If he made me this way, is it okay to blame him for the things I hate ?
For the flaws that seem to worsen every time I see a mirror,
For the ugliness I see in me, for the loathing and the fear.
Does he sculpt us for his pleasure, for a reason I can’t see ?
If God makes all our faces, did he laugh when he made me ?
Ce qui donnerait en VF :
Si Dieu a créé tous nos visages, a-t-il ri quand il a modelé le mien ?
A-t-il créé les jambes qui ne peuvent marcher et les yeux qui ne peuvent voir ?
A-t-il bouclé mes cheveux au point qu’ils ne forment qu’une seule masse rebelle ?
A-t-il rendu sourd cet homme afin de le rendre plus dépendant ?
Mon apparence est-elle une coïncidence ou simplement l’ironie du sort ?
S’il m’a créée de cette manière, puis-je le blâmer pour les aspects que je déteste ?
Pour les défauts qui semblent s’aggraver chaque fois que je regarde dans le miroir,
Pour la laideur que j’aperçois en moi, pour le dégoût et la peur.
Nous sculpte-t-il pour son plaisir, pour une raison que je ne peux comprendre ?
Si Dieu a créé tous nos visages, a-t-il ri quand il a modelé le mien ?
Tiré de « Making Faces » d’Amy Harmon
Quatrième de couverture:
Ambrose Young was beautiful. He was tall and muscular, with hair that touched his shoulders and eyes that burned right through you. The kind of beautiful that graced the covers of romance novels, and Fern Taylor would know. She’d been reading them since she was thirteen. But maybe because he was so beautiful he was never someone Fern thought she could have…until he wasn’t beautiful anymore.
Making Faces is the story of a small town where five young men go off to war, and only one comes back. It is the story of loss. Collective loss, individual loss, loss of beauty, loss of life, loss of identity. It is the tale of one girl’s love for a broken boy, and a wounded warrior’s love for an unremarkable girl. This is a story of friendship that overcomes heartache, heroism that defies the common definitions, and a modern tale of Beauty and the Beast, where we discover that there is a little beauty and a little beast in all of us.
Mon avis
Pour « Making Faces », on a parlé de « romance New Adult », de « réécriture de la Belle et la Bête » ou encore de « small town novel ». Oubliez donc ces étiquettes, qui ne reflètent qu’une mince partie de ce roman. C’est avant tout l’histoire de trois destins, qui ne vont cesser de s’entremêler : celui de Fern, l’enfant qu’on n’attendait plus, le bébé-miracle, la petite fille qui va tomber amoureuse à huit ans d’Ambrose Young; celui de Bailey, son cousin, qui lutte chaque jour contre la maladie dégénérative dont il est affecté et qui s’est lancé le défi de vivre jusqu’à ses 21 ans; celui, enfin, d’Ambrose Young, jeune Hercule, qui, secoué par les attentats du 11 septembre, décide de s’engager dans l’armée en y entraînant ses meilleurs amis. De cette aventure, il reviendra seul. Et défiguré, aussi bien physiquement que mentalement.
« Making Faces » parle de la perte de l’innocence d’un jeune homme, de ses proches et amis et de celle d’une petite ville, perdue dans l’état de Pennsylvanie. On y parle d’amour, conjugué à tous les temps: l’amour d’un père adoptif pour son fils; l’amour qui lie deux cousins et ce jusqu’à la fin; l’amour inconditionnel d’une jeune femme pour un homme qui revient dévasté, anéanti. On y parle des ravages de la guerre, de la beauté et de ce qu’elle peut dissimuler. On y parle de courage, d’amitié, de solidarité, des mains tendues qui nous aident à sortir des ténèbres.
Outre l’histoire, ce sont les personnages qui m’ont le plus touché, je dois dire. Je craignais au départ de ne pas beaucoup accrocher au couple Ambrose-Fern, en raison de la manière dont les présentait le résumé. J’avais tout faux ! Autant Fern, avec son courage dissimulé sous une apparence vulnérable, son innocence et sa sincérité – sa déclaration d’amour à Ambrose est l’une des plus belles qu’il m’ait été donné de lire – qu’Ambrose, avec ses doutes dissimulés sous son personnage de super star du lycée et d’icône d’une petite ville, son envie de vivre brisée par ce qu’il vit en Irak, l’amitié inconditionnelle qui le lie à ses quatre amis et sa souffrance quand lui seul revient au pays, tout cela est un concentré d’émotions brutes, qui m’ont touchée en plein coeur.
Et puis, il y a Bailey. J’ai adoré ce personnage, brut de décoffrage lui aussi, qui n’hésite pas à remettre les pendules à l’heure et qui peut voir la vie sous un tout autre angle. Bailey, qui sait que le temps lui est compté et qui continue de profiter de chaque instant, d’une manière qui m’a beaucoup émue. Sa complicité avec Fern, présente à chaque instant, son amour pour Rita, son dévouement pour les siens, qui dissimule ses craintes sous un esprit parfois sarcastique et enfin son évolution dans le roman, ont fait de lui un personnage que je ne suis pas prête d’oublier.
Un mot encore sur le style de l’auteur, très juste et très sensible, sur son regard, qui ne juge jamais, qui nous offre les faits et nous laisse en tirer nos propres conclusions, sur son talent pour faire ressortir les émotions et pour les clins d’oeil à diverses références littéraires (dont Cyrano de Bergerac !). Bref, vous l’aurez compris, « Making Faces » est un gros coup de coeur de ma part, un roman qui m’a marquée et que je relirai avec un immense plaisir.
Merci à Cécile du blog les Lectures de Cécile et Karen du Boudoir Ecarlate pour m’avoir donné envie de le lire. Et vous, lecteurs, n’hésitez pas à découvrir ce roman. Je vous garantis qu’il ne vous laissera pas indifférents!
Magnifique chronique ! maintenant j’ai désespérément envie de le lire ! J’espère vraiment une publication par ce que d’ici à ce que je trouve le temps à le lire en VO et que j’y arrive …
J’espère aussi qu’on aura rapidement 1 bonne nouvelle de la part d’un éditeur francophone ! 😉
ohhhhh j’aiiiiiime ce billet qui rend si bien justice à cette pépite :))
Contente que tu aies aimé !!!
Contente que toi et Karen me l’ayez fait découvrir surtout 😉
Au premier abord, la couverture ne m’aurait pas tenté et même le résumé ne m’aurait pas plus intriguée que ça, mais tu en parles tellement bien que tu donnes envie de le lire!! 🙂
Hé hé tant mieux 😉 Sérieux, il est à découvrir (du moins si tu lis la VO) 😉
Oui, oui, pas de problème entre l’anglais et moi! 🙂
Génial alors 🙂
Voilà un roman que j’ai vraiment, vraiment envie de lire. Je vais tenter la VO, avec le dico à portée de main. Je passerai sans doute à côté de plein de subtilités, mais je le relirai en français s’il faut (s’il est traduit).
Le registre de langue n’est pas très élevé, donc je pense que c’est jouable. Bonne lecture la Miss et demande s’il y a des trucs que tu ne saisis pas 😉
Ah, ça donne bien envie ! 🙂 C’est vrai qu’à priori, on pourrait croire à une énième romance NA comme il semble en pleuvoir depuis un an, mais si tu dis que celle-ci est vraiment réussie… En plus, je ne sais pas si c’est un spécial temporaire (peut-être pas, ça a l’air de l’autoédition), mais il n’est vraiment pas cher en ebook !
J’ai peu lu de NA, je dois dire, donc loin d’être une spécialiste du genre. « Making Faces » en tout cas m’a touché parce que son histoire est universelle et que les émotions qu’elle suscite peuvent toucher tout le monde, peu importe son âge d’ailleurs. Franchement, si tu as l’occasion de le lire, n’hésite pas 😉