Après celui de juillet, autre mastodonte en vue!
Pour ne pas changer (de trop), je vous parle d’un excellent YA – un thriller horrifique… Qui aurait cru qu’il m’aurait autant plu? – de James Dawson !
Titre: Say her Name
Auteur: James Dawson
Genre : YA thriller/horrifique
Niveau: Accessible +
4e de couv’ :
Roberta ‘Bobbie’ Rowe is not the kind of person who believes in ghosts. A Halloween dare at her ridiculously spooky boarding school is no big deal, especially when her best friend Naya and cute local boy Caine agree to join in too. They are ordered to summon the legendary ghost of ‘Bloody Mary’: say her name five times in front of a candlelit mirror, and she shall appear… But, surprise surprise, nothing happens. Or does it?
Next morning, Bobbie finds a message on her bathroom mirror… five days… but what does it mean? And who left it there? Things get increasingly weird and more terrifying for Bobbie and Naya, until it becomes all too clear that Bloody Mary was indeed called from the afterlife that night, and she is definitely not a friendly ghost. Bobbie, Naya and Caine are now in a race against time before their five days are up and Mary comes for them, as she has come for countless others before…
Mon avis:
Commençons tout de suite cette première chronique par un aveu: je ne suis absolument pas fan des films d’horreur. Ou des romans. Le coussin est mon meilleur ami quand je regarde un film bien trop prenant et je n’ose même pas vous dire combien de fois j’ai entamé « Ca » de Stephen King sans jamais aller jusqu’à la fin. Quelle mouche m’a-t-elle donc piqué pour que je me lance dans « Say her Name », qui parle donc de la légende de Bloody Mary ? Twitter et la curiosité, vu que je ne connaissais pas tout le folklore attaché à ce fantôme particulièrement rancunier…
Et vous savez quoi ? J’ai a-do-ré. L’une de mes meilleures lectures de ce mois d’août. D’abord par la caractérisation de Bobbie, le personnage central. Jeune fille bien sous tous rapports, même si un peu effacée, elle est habituée au cocon confortable du pensionnat typiquement britannique où elle effectue ses études. Une mère absente, un peu fantasque, une meilleure amie extravertie, des « mean girls » (comprenez les pestes locales) qui lui cherchent des noises… Une routine qui est soudain brisée quand, à la suite d’un pari, Bobbie se retrouve devant un miroir à invoquer le nom de Bloody Mary en compagnie de Naya, sa meilleure amie susmentionnée, et de Caine, le petit ami d’une des « mean girls », au charme dévastateur. Dans un dilemme entre les inclinations de son coeur et la crainte des « mean girls », Bobbie ne songe plus vraiment au fantôme invoqué, jusqu’à ce qu’une mystérieuse inscription apparaisse sur un miroir: « 5 jours »…
Comme je le disais plus haut, je ne connaissais pas les différentes légendes attachées au personnage de Bloody Mary et la découverte à travers ce roman l’a d’autant plu que l’auteur en donne une version à la fois originale et correspondant à la plupart des histoires que l’on peut découvrir en farfouillant sur le Net. Les personnages sont loin d’être oubliés – ce qui a tendance à être un point faible dans les quelques histoires horrifiques que j’ai pu lire – celui de Bobbie, une jeune fille indépendante, sensible et qui a les pieds sur terre, mène l’enquête et j’ai beaucoup apprécié de la suivre dans son enquête, avec des passages totalement haletants d’ailleurs! Laissez-moi vous dire, si jamais j’avais eu l’envie d’invoquer Bloody Mary, elle m’est définitivement passée ! La romance est adorable – et si, c’est moi qui le dis! – réaliste sans être guimauve (et il n’y a pas de triangle amoureux !! Vous le sentez mon soulagement ?) Bref, une très bonne lecture, rythmée et palpitante, et un auteur que j’ai découvert avec grand plaisir! D’ailleurs, son nouvel opus – pas un roman, cette fois-ci, sort le 4/9, vous m’entendrez parler!
On continue avec un best-seller, publié en VF aux ed. J’ai Lu
Titre: The Bone Season
Auteur: Samantha Shannon
Genre : Etiqueté comme Fantasy – j’ajouterais perso New Adult, vu que l’héroïne a 19 ans (et non, le sujet principal n’est pas une romance!)
Niveau : Pour ceux qui ont déjà une bonne maîtrise de l’anglais
4e de couv’
J’aime à croire que nous étions initialement plus nombreux. Pas des milliards, mais plus qu’aujourd’hui. Nous sommes la minorité que l’humanité refuse d’accepter. Nous ressemblons à tout le monde. Parfois, nous nous comportons comme tout le monde. Nous sommes partout, dans chaque rue. Nous vivons d’une façon que vous pourriez juger normale, à condition de ne pas y regarder de trop près. Nous ne savons pas tous ce que nous sommes. Certains d’entre nous meurent sans jamais l’apprendre. D’autres le découvrent, et ne se font jamais attraper. Mais nous sommes là. Croyez-moi… »
Londres, 2059. Paige Mahoney travaille pour une organisation criminelle souterraine. Son job : glaner des informations en s’insinuant dans le cerveau des gens – illégalement. Car Paige est une clairvoyante, « une anormale », et elle n’est pas la seule. Mais selon les règles de Scion, son existence même est déjà une trahison…
Mon avis:
Comme je le disais, ce premier tome – dans une série de 7 ! L’auteur vient de l’annoncer – a fait le buzz. Son statut de premier roman, l’univers complexe esquissé dans ce roman, la rencontre de plusieurs genres, sans parler des droits vendus dans le monde entier… De quoi faire rêver! Néanmoins, chez moi, le verdict a été en demi-teinte.
D’abord, par l’univers, justement. Quand on vous dit qu’il est annoncé comme « complexe »… hé bien, il l’est. Et à mon avis, desservi par une introduction où le « show don’t tell » n’a visiblement pas été appliqué. Il m’a fallu du temps pour prendre mes marques et comprendre de quoi parlait l’héroïne, Paige, avec ses « mime lord », ses « dreamscape » et ses autres « ghosts ». Non pas que la mythologie de « Bone Season » ne soit pas intéressante: en 2057, toute personne anormale, comprenez qui a des talents pour communiquer avec les esprits ou encore s’infiltrer dans les esprits des gens, est considérée comme criminelle. Deux choix s’offrent à elle: soit la prison, soit bosser pour la dictature en place au Royaume-Uni. L’origine de ces talents remonterait à Edouard VII, fils de la reine Victoria, qui aurait fait un pacte de très mauvais augure pour lui et ses descendants. Néanmoins, rien n’est moins sûr. Paige, en tout cas, ne s’en soucie pas et pour cause, sa vie est suffisamment compliquée comme ça. En apparence, serveuse dans un bar d’oxygène – ouaip, je vous laisse découvrir le concept – elle travaille en réalité pour un « mime lord », comprenez quelqu’un qui a réuni autour de lui des personnes avec les même dispositions surnaturelles que Paige. Bien sûr, une organisation totalement interdite par le gouvernement en question. A la suite d’un accident dans le métro, Paige se fait arrêter et alors qu’elle pense se retrouver dans la Tour de Londres pour pas mal de temps, sa vie bascule quand elle se retrouve en réalité à Oxford, où des êtres surpuissants, les Rephs, offrent un « asile » aux surnaturels. En fait d’asile, c’est surtout un esclavage sans pitié qui les attend. Un seul objectif pour Paige et les autres prisonniers : combattre les ennemis jurés des Nephilim , les Emim, créatures surpuissantes aussi et qui détruiraient l’humanité toute entière si les Rephs n’étaient pas là.
Donc effectivement un univers complexe, intriguant, mais à mon sens introduit avec bien moins de subtilité que je n’en aurais pensé. Bref, passons. Un autre point qui m’a fait grincer des dents, c’est l’héroïne en question, Paige. Qu’elle soit dotée de talents hors du commun ne m’a pas dérangé, c’est un trait de caractère que pas mal de héros partagent. En revanche, son attitude « je suis rebelle » même quand elle se met en péril (elle et les autres) et sa manie de foncer tête baissée pour réfléchir ensuite m’ont profondément lassée. Si j’ai aimé qu’elle ne succombe pas – tout de suite du moins – au « love interest » (qui n’en est pas un pendant une bonne partie du bouquin, ouf !) en revanche, côté émotions, je n’ai pas eu mon content. En fait, je ne suis pas vraiment parvenue à me connecter à cette héroïne, à ce qu’elle ressent, bref d’être en empathie avec elle.
Est-ce pour autant un fail ? Non. Le roman est bien fichu, et une fois passé l’intro, l’intrigue se révèle plus fluide. Plus palpitante aussi. Les persos secondaires sont bien campés, même si un manichéisme assez évident s’invite parfois dans les caractérisations. La fin se révèle assez haletante aussi et je me laisserai peut-être tenter par le second tome!
On arrive à un epic fail en matière de lecture, un vrai de vrai et un roman qui, plus j’y pense, plus il me fait grincer des dents !
Titre: Entre les lignes
Auteur: Portia Da Costa
Genre: Romance
4e de couv’
Gwendolyne est bibliothécaire. Sa petite vie tranquille est bouleversée le jour où elle trouve dans sa boîte à idées des lettres anonymes pleines de propositions indécentes. Stupéfaite de constater que ces fantasmes s’accordent à merveille aux siens, la jeune femme se lance dans une correspondance torride avec un mystérieux inconnu. Bientôt, les missives érotiques ne suffisent plus. Alors qu’elle rêve de rencontrer son admirateur secret, la bibliothécaire entreprend un jeu érotique avec un professeur d’histoire aux allures d’aventurier qui attise son désir depuis longtemps. Serait-il l’auteur de ces mots troublants ? Elle se plaît en tout cas à l’imaginer…
Mon avis:
J’avais oublié ce roman sur ma liseuse et en explorant les ouvrages que je n’avais pas encore lus, je me suis dit « Pourquoi pas? ». En vrai, j’aurais mieux fait de m’abstenir. La romance commençait bien, pourtant: une jeune femme ronde, bien dans sa peau (du moins c’est ce qui est mis en début de roman) qui reçoit des missives plus qu’enflammées d’un admirateur anonyme alors qu’elle craque sur le professeur BCBG qui a élu domicile dans sa bibliothèque pour des recherches. Pourquoi pas ? Hélas, la suite s’est révélée décevante. Plus que décevante, même: énervante en tous points.
Avant de passer à ce qui est négatif – attention, il va y avoir des spoilers! – je tiens tout de même à saluer le travail de la traductrice (je pense qu’il s’agit bien d’une traductrice!) pour le style, qui est soigné.
SPOILERS !
Entre
1) la femme bien dans sa peau (soi-disant) mais qui commence à criser sur son poids dès qu’elle tombe amoureuse du professeur, au point que cela revient toutes les dix pages et en dépit des protestations de son bien-aimé, qui, lui, l’aime comme elle est, au point que Madame entame un régime à la fin
2) Les considérations du genre « je ne suis qu’une simple bibliothécaire, comment un tel homme pourrait-il s’intéresser à moi »?
3) Les termes dépravée et autres joyeusetés du genre, tous appliqués à la femme qui se libère sexuellement (parce que bien entendu, une femme ne peut que mériter ces adjectifs quand elle est sexuellement active…)
(Vous la voyez, la moutarde qui monte? Ouaip)
4) l’insupportable mélo qui perdure jusqu’à la FIN et qui sape totalement la sensualité débridée et joyeuse du début
5) Le final écoeurant de guimauve, où bien sûr, on parle bague au doigt…(parce qu’il ne faudrait surtout pas que la situation de madame ne soit pas régularisée hein!)
Ouaip, j’ai largement saturé. Et en réfléchissant sur ce bouquin, tous ces points m’ont d’autant plus énervé que le début s’annonçait prometteur. On avait enfin une héroïne qui ne correspond pas aux stéréotypes, qui est heureuse dans son job, qui va se découvrir sexuellement, qui ose avec une joyeuse audace… tout ça pour rien, en fait, vu les points évoqués ci-dessus. Bref, un raté de belle ampleur pour moi et un roman que je me suis empressée de supprimer de la liseuse.
On repart en YA pour la suite, avec…
Titre: Banished (1er tome de « The Blackhart Legacy »)
Auteur: Liz de Jager
Genre: YA (fantasy urbaine)
Niveau: Accessible
4e de couv’
Sworn to protect, honour and slay. Because chaos won’t banish itself…
Kit is proud to be a Blackhart, now she’s encountered her unorthodox cousins and their strange lives. And her home-schooling now includes spells, fighting enemy fae and using ancient weapons. But it’s not until she rescues a rather handsome fae prince, fighting for his life on the edge of Blackhart Manor, that her training really kicks in. With her family away on various missions, Kit must protect Prince Thorn, rely on new friends and use her own unfamiliar magic to stay ahead of Thorn’s enemies. As things go from bad to apocalyptic, fae battle fae in a war that threatens to spill into the human world. Then Kit pits herself against the Elder Gods themselves – it’s that or lose everyone she’s learnt to love.
Mon avis:
Une héroïne qui sait ce qu’elle veut: check.
Des Faëries, qui tiennent davantage des légendes anciennes que des persos Disney: check.
Un complot qui menace les deux mondes: check.
What’s not to love !
Et effectivement « Banished » s’est révélée être une très chouette lecture en tous points! Bon, avant d’aborder ce que j’ai aimé, deux petits bémols: que le prologue me laisse deviner une histoire plus sombre que ce que le premier tome s’est révélé être; et des Faëries qui à mon sens, sont trop « humains » (mais bon, vous savez mes goûts personnels en la matière!) Donc, on suit Kit, une jeune fille qui n’a pas froid aux yeux et il vaut mieux l’être dans la famille Blackhart, qui sert d’intermédiaires entre les cours féériques Seelie et Unseelie, quand ils ne chassent pas des fés renégats échappés dans le monde des hommes… Mais rien ne l’a préparé à ce qu’elle rencontre en sauvant un prince Faërie, Thorn, assailli par de mystérieux attaquants.
Kit est une héroïne attachante, quelqu’un qui a d’abord un lien très fort avec sa famille, les Blackhart, qui l’ont recueilli peu de temps après la mort tragique de sa grand-mère. C’est quelqu’un de loyal, que j’ai instantanément apprécié pour cette qualité, qui ne fonce pas tête baissée (contrairement à une certaine Paige..) et qui réfléchit avant d’agir (yay!). C’est aussi une combattante féroce, drillée pour ce rôle par son oncle, dont les motivations restent cependant à ce stade encore mystérieuses. L’univers est bien structuré et même si les caractérisations des personnages manquent de zones de gris à mon sens, j’ai vraiment aimé le voyage en compagnie de Kit, Thorn et les autres. Sans compter que la fin promet pas mal de rebondissements! Je serai certainement au RDV pour le second tome, « Vowed« , qui sort tout bientôt!
Et un peu de fantasy francophone, mâtinée de steampunk et de voyage dans le temps, à présent! J’ai nommé…
Titre: La nuit des coeurs froids
Auteur: Esther Brassac
Genre : Fantasy/Steampunk
4e de couv’:
Harald était un vampire psychique heureux jusqu’à ce qu’une pénurie énergétique frappe les cadavres dont il se nourrit, mettant sa santé en péril. Très vite, il constate que ces dépouilles ont des organes aberrants et le mystère s’épaissit encore lorsque ses homologues buveurs de sang tentent, sans raison apparente, de stopper ses recherches. Avec l’aide d’amis, Harald découvre qu’il n’est pas seul victime de phénomènes pour le moins étranges : au même moment, Glasgow subit une vague affolante de suicides et voit l’apparition d’humains mutants. Tous ces événements ont-ils seulement un lien entre eux ? Nicolas Flamel, devenu immortel grâce à la pierre philosophale, observe, conscient de leur gravité. Il décide alors de réunir une équipe pour enrayer cette menace qui se profile à l’horizon.
Mais les enjeux sont-ils aussi évidents qu’ils le croient ? Bien des surprises les attendent…
Mon avis:
Un roman qui me faisait de l’oeil depuis longtemps! Et une auteur que je connais de plus, via CoCyclics. Je ne pouvais donc pas manquer d’y jeter un oeil… Et d’entreprendre, sans le savoir, un formidable voyage dans une Glasgow alternative, où l’imaginaire à la fois délirant et délicat d’Esther nous embarque dès les premières lignes! A noter que l’intrigue ne s’égare jamais, qu’elle conserve son fil rouge, réparti entre plusieurs points de vue, et qu’elle a sa propre logique interne. Un fait à saluer, autant que le style, qui m’a épaté, d’abord par son élégance, ensuite pour la voix propre à chaque personnage. On sent que l’auteur a une grande tendresse pour ses personnages, qu’elle s’amuse beaucoup à les mettre en scène et c’est un plaisir qui se transmet via la lecture. On suit donc Harald, vampire unique de son état, puisqu’il se nourrit des ondes psychiques des cadavres fraîchement mis en tombe, un mets qui depuis peu se trouve en pénurie et ce de manière inexplicable. Harald est donc contraint de mener l’enquête, ce qui ne va pas plaire à tout le monde… Une autre enquête qui piétine et qui dérange, c’est celle de l’inspecteur Pétrovitch et de son assistant loup-garou, Rastaclous, qui ne comprennent rien à cette vague de suicides qui dévaste Glasgow. Pendant ce temps, Antoine, jeune Provencal, pénètre dans un château plus qu’étrange… Autant de fils épars qui vont se rassembler peu à peu et dévoiler une terrible conspiration.
On peut franchement dire que je me suis amusée avec ce roman et que, même si je n’ai pas tout compris à certains rebondissements, j’ai trouvé là une imagination et une vigueur peu communes dans le paysage SFFF actuel avec ce roman ! Des personnages hauts en couleur, bien campés, des descriptions qui sont vraiment autant de bijoux et qui nous font rêver avec cette version verte et extraordinaire de Glasgow et de l’Ecosse, des enquêtes qui rebondissent avec moult péripéties, des voyages dans le temps… Un sacré cocktail que cette « Nuit des coeurs froids », dont le titre frappe déjà l’imagination. A dévorer sans modération aucune !
Je continue avec une nouvelle cette fois-ci, et toujours francophone. Il s’agit de…
Titre: Spores!
Auteur: Olivier Saraja
Genre: Post-apo
4e de couv’:
La civilisation s’est effondrée. Pieter et sa fille Enora tentent de survivre dans un monde envahi par une espèce de mousse très invasive, dont les spores représentent un danger mortel. L’irruption d’une femme dans leur vie bouleversera leur quotidien. Vers quel avenir les entraînera-t-elle?
Mon avis:
J’en avais entendu parler sur Twitter, où je suis d’ailleurs l’auteur, et comme vous le savez (ou pas) le post-apo fait partie de ma came favorite. Je me suis donc plongée dans « Spores! » – c’est le cas de le dire – une nouvelle en auto-édition, à la présentation et couverture soignées. Au final, j’en ressors un peu mi-figue, mi-raisin. L’histoire se dévore avec une grande facilité, l’univers développé ici est très intéressant, et à mon sens, c’est là que le format nouvelle pèche un peu, car je pense que le format est trop court pour tout ce que l’auteur veut nous présenter. Les personnages sont également sujets à ce point, car par leur ampleur, leur caractérisation, les enjeux auxquels ils sont soumis, j’aurais facilement passé bien plus de pages en leur compagnie! Donc je ressors de cette nouvelle un peu frustrée, car ce qu’elle développe au sujet de l’histoire et de l’univers est esquissé certes avec pas mal de maîtrise, mais sont à mon sens trop « larges » pour se contenter du format nouvelle.
Cela reste une belle découverte en tout cas, le style est nerveux et dessert bien l’ambiance crépusculaire, oscillant entre volonté de s’en sortir et renoncement. Une preuve, s’il en fallait encore une, de l’inventivité florissante des écrivains francophones en matière de SFFF.
On arrive à l’une de mes séries chouchous toute catégorie, une série qui malheureusement n’est plus dispo en VF – c’est là que je suis contente mine de rien de mes études linguistiques – une fantasy urbaine qui me passionne depuis son premier tome, j’ai nommé…
La saga Kate Daniels de l’époustouflant duo Gordon & Ilona Andrews !!
Titres: Magic rises/Magic breaks
Auteur: Ilona Andrews
Genre: Fantasy urbaine
Niveau: Accessible (pas pour des débutants complets, cependant)
4e de couv’:
No matter how much the paranormal politics of Atlanta change, one thing always remains the same: if there’s trouble, Kate Daniels will be in the middle of it…
As the mate of the Beast Lord, Curran, former mercenary Kate Daniels has more responsibilities than it seems possible to juggle. Not only is she still struggling to keep her investigative business afloat, she must now deal with the affairs of the pack, including preparing her people for attack from Roland, a cruel ancient being with god-like powers. Since Kate’s connection to Roland has come out into the open, no one is safe—especially those closest to Kate.
As Roland’s long shadow looms ever nearer, Kate is called to attend the Conclave, a gathering of the leaders from the various supernatural factions in Atlanta. When one of the Masters of the Dead is found murdered there, apparently at the hands of a shapeshifter, Kate is given only twenty-four hours to hunt down the killer. And this time, if she fails, she’ll find herself embroiled in a war which could destroy everything she holds dear…
Mon avis:
D’abord, si vous ne connaissez pas cette saga, je vous invite à lire cet article, où j’explique de quoi il s’agit et pourquoi je suis une fan.
Ensuite, j’ai un peu triché avec « Magic rises » car en fait, il s’agit d’une relecture. Néanmoins, comme le dernier tome était paru le 29/7, je me suis dit « autant relire le précédent, ainsi j’aurais bien les personnages et les enjeux en tête ». Bien m’en a pris, car ces deux tomes sont étroitement liés et présentent, à eux seuls, une certaine résolution dans l’univers de Kate Daniels. Je ne vais bien sûr pas vous spoiler, mais je peux vous dire que tout ce que j’aime dans cette série – le personnage de Kate, d’abord, avec son self-control, son ironie mordante, ses incertitudes et son refus de laisser quiconque parmi ses proches souffrir; sa relation avec Curran (et pourtant, croyez-moi, vous allez avoir envie de le baffer parfois!); le monde des métamorphes et des vampires; et bien entendu, l’héritage de Kate, le fil rouge de cette série – tout est au RDV et bien plus encore! Ces deux tomes ont été bien au-delà de mes attentes. Ils m’ont fait vibrer, pleurer aussi, enrager -quand je vous disais avec Curran, hein… – et rire, parce qu’honnêtement, Kate reste Kate, même dans des circonstances bien périlleuses.
En bonus: une nouvelle à la fin du dernier tome « Magic Test » du point de vue de Julie!
Vous l’aurez compris, cette saga, ce n’est que du bonheur!
Et on continue avec des MG – comprenez Middle Grade, des livres destinés aux 10-14 ans approximativement, mais qui bien entendu, peuvent être lus à tout âge et ce avec grand plaisir! J’en ai dévoré deux durant ce mois d’août et ils comptent parmi mes plus belles découvertes. Et en plus, je trouve les couvs à tomber par terre !
Sans plus attendre…
Titre: Kat incorrigible
Auteur: Stephanie Burgis
Genre: MG – Fantasy d’inspiration victorienne
Niveau: Intermédiaire – une VF existe !
4e de couv
En 1803, les jeunes filles de bonne famille apprennent à faire des révérences. Mais, à 12 ans, Kat est bien trop espiègle pour cela…Afin de protéger sa soeur Elissa d’un mariage arrangé par sa belle-mère avec l’inquiétant Sir Neville, Kat récupère les livres de magie interdits de sa défunte mère. Et joue à l’apprentie sorcière. Ses pouvoirs naissants font des envieux et la mettent en danger ? Peu importe, Kat sera magicienne, comme sa mère, et sauvera sa soeur. Même si elle doit, au passage, provoquer quelques… catastrophes.Une héroïne drôle et impertinente pour le premier tome d’une série pleine de fantaisie.
Mon avis:
Au risque de faire hurler certain(e)s, je ne suis pas une fan de Jane Austen. Si la critique sociale dont elle fait preuve dans ses romans me fait sourire et me plaît, l’interminable déroulement des tea parties et des visites de courtoisie m’endort. Il est heureux que je ne suis pas née à cette époque, d’ailleurs !. Je me suis donc lancée dans Kat, dont j’avais entendu parler notamment grâce aux Book Smugglers, avec un peu d’appréhension.
Et je me suis vite aperçue que je n’avais rien à craindre! Deux mots qui caractérisent parfaitement ce premier tome, c’est « cute » (mignon) & « clever » (intelligent). Cute car effectivement, comment résister à Kat, sa détermination qui la pousse d’ailleurs à faire des erreurs, mais aussi à vouloir les réparer, son enthousiasme quand elle découvre son héritage magique et sa volonté de sauver sa famille ? Clever, car tout le côté satire sociale que j’aimais déjà chez Austen, je le retrouve magnifié ici puissance 10 ! Kat se moque de sa grande soeur, égratignant le stéréotype de l’héroïne gothique au passage – j’ai beaucoup ri – démontre aussi les différences sociales et de statut, et bouleverse aussi pas mal les normes avec son comportement.
Je serais aussi injuste si j’oubliais les persos secondaires, comme les soeurs aînées de Kat, chacune bien campée à sa manière, la belle-mère, le frère dépensier, le père dont on devine tout juste ce qu’il a dû subir par le passé ainsi que les mystérieux Gardiens… Bref, un ouvrage que je conseille d’emblée à tout lecteur, jeune ou non, et je serais certainement au RDV pour le second tome !
Et un autre…
Titre: Murder most unladylike
Auteur: Robin Stevens
Genre: MG historique
Niveau : Intermédiaire
4e de couv’:
When Daisy Wells and Hazel Wong set up their very own deadly secret detective agency at Deepdean School for Girls, they struggle to find any truly exciting mysteries to investigate. (Unless you count the case of Lavinia’s missing tie. Which they don’t, really.)
But then Hazel discovers the Science Mistress, Miss Bell, lying dead in the Gym. She thinks it must all have been a terrible accident – but when she and Daisy return five minutes later, the body has disappeared. Now the girls know a murder must have taken place . . . and there’s more than one person at Deepdean with a motive.
Now Hazel and Daisy not only have a murder to solve: they have to prove a murder happened in the first place. Determined to get to the bottom of the crime before the killer strikes again (and before the police can get there first, naturally), Hazel and Daisy must hunt for evidence, spy on their suspects and use all the cunning, scheming and intuition they can muster. But will they succeed? And can their friendship stand the test?
Mon avis:
Un livre qui était déjà depuis pas mal de temps sur mon radar et que la bonne critique des Book Smugglers m’a pressée de découvrir à mon tour!
Au final, une excellente découverte là encore, que ce thriller se déroulant dans les années 30 dans un pensionnat britannique et où deux jeunes filles jouent aux détectives. C’est aussi un roman qui, mine de rien, explore les thèmes de la diversité et des LGBT (Lesbian, Gay, Bi- and Transsexual), notamment grâce à sa narratrice, Hazel Wong, qui vient tout droit de Hong Kong. Outre tout le suspense autour du meurtre de la professeur, qui est réellement le fil rouge de ce roman, on découvre aussi l’histoire d’Hazel, totalement déboussolée à son arrivée au pensionnat, et qui découvre peu à peu les us et coutumes britanniques. On découvre aussi comment elle est perçue par les élèves, son amitié avec Daisy, qui ressemble au départ davantage à une relation à sens unique, mais qui évolue de manière brillante au fil du roman.
Concernant le mystère principal, hé bien, je dois dire qu’il est mené aussi de manière brillante! Je suis toujours un peu sceptiques face aux détectives en herbe, qui réussissent là où la police échoue (bien entendu, à cette époque, point d’Experts!), mais l’auteur contourne cet obstacle intelligemment, par plusieurs rebondissements qui mettent en lumière les aptitudes des deux jeunes filles à résoudre cette énigme d’une façon tout à fait logique. Je me suis bien sûr attachée à Hazel, mais aussi à Daisy, je dois dire, ainsi qu’au petit monde du pensionnat.
Je suis donc ravie de pouvoir le retrouver lors du deuxième tome, qui sortira bientôt !
Un YA qui ne m’aura pas totalement convaincue…
Titre: Soulmates
Auteur: Holly Bourne
Genre : YA – Romance contemporaine
Niveau: Accessible +
4e de couv’:
SOULMATES is a contemporary YA love story / thriller about a cynical 17-year-old called Poppy who falls in love with a guitarist, Noah. Every so often two people are born who are the perfect matches for each other. Soulmates. But the repercussions of soulmates getting together are huge and, unbeknown to Poppy and Noah, they are being watched by a secret international agency responsible for separating them.
Mon avis:
Vous avez déjà lu un bouquin que vous désirez vraiment aimer pour X raisons, mais qui malheureusement vous laisse à moitié satisfait ? C’est le cas de « Soulmates ». Et pourtant, ça commençait bien: une narratrice, Poppy, qui n’a pas sa langue en poche, qui est assez cynique au sujet des garçons et des relations – y’a quelques tirades mythiques au début d’ailleurs! – qui se retrouve embarquée à un concert avec ses amis et BANG! comme on s’en doute, coup de foudre pour le guitariste, Noah, qui s’avère à croquer.
Le scénario pourrait être vu, revu et usé jusqu’à la moelle. Mais ce qui fait la force de Soulmates, c’est à la fois l’écriture d’Holly Bourne, sensible et juste, très délicate quand elle explore les sentiments de Poppy, l’exploration sensuelle des deux jeunes gens, et aussi la manière dont elle dirige l’action. Je ne vais pas trop spoiler, car ce qui se cache sous cette attirance aussi brusque qu’absolue est un mystère dont je préfère ne rien dévoiler et a bien d’autres conséquences que celle de l’histoire d’amour entre les jeunes gens. A vrai dire, j’ai marché jusqu’à un certain point dans « Soulmates ». Oui j’ai été touchée par Poppy, Noah et les ados qui y sont caractérisés (même si j’ai grincé des dents à certains moments). Oui, j’ai été émue par cette histoire d’amour – et ça m’arrive rarement! – par les sentiments décrits, les questions soulevées, etc.
Et pourtant. Pourtant, il y a tout un pan de l’histoire qui m’a laissée plus que sceptique. Carrément perplexe. Et pour être honnête, qui ne rejoint pas du tout mes convictions. J’ai d’ailleurs trouvé dommage que l’auteur n’y inclue pas de diversité, pas de zone de gris, dans un sens où tout est soit noir, soit blanc. Bref, pas entièrement convaincue, ce qui est dommage. Bien sûr, c’est selon la sensibilité de chacun !
En revanche, le roman suivant de l’auteur, qui vient de sortir, s’intitulant « The manifesto on how to be interesting » me fait de l’oeil, notamment par son sujet. Donc, à voir!
Et on arrive finalement – !!!!!!!! – au dernier de ma liste du mois d’août!
Un roman que j’avais déjà évoqué dans cet article et que je suis parvenue à inclure dans ce bilan…
Titre: We were liars
Auteur: E. Lockhart
Genre: YA – Thriller/contemporain
Niveau: Intermédiaire
4e de couv’
A beautiful and distinguished family.
A private island.
A brilliant, damaged girl; a passionate,
political boy.
A group of four friends—the Liars—whose friendship turns destructive.
A revolution. An accident. A secret.
Lies upon lies.
True love.
The truth.
Mon avis:
Je me suis embarquée dans ce bouquin sans trop savoir quoi en attendre et quelque part, c’est tant mieux! La surprise a d’autant été complète que je n’avais encore rien lu de cette auteur auparavant. Une très bonne surprise, car plus je pense à ce roman, à sa manière d’exposer les évènements, de structurer ses révélations, plus c’est un coup de coeur !
Cadence Sinclair, alias Cady, vient d’une famille riche. Les Sinclair sont beaux, riches, intelligents. Les Sinclair sont brillants. Et surtout, les Sinclair ne parlent jamais de leurs problèmes. Ils dont face à l’adversité. Mieux : ils l’ignorent. Chaque été, ils se retrouvent sur leur île privée, où chacune des 3 filles Sinclair possède sa propre demeure. Où Cady retrouve ses chers cousins et Gat, un neveu par alliance des Sinclair, qui fait battre le coeur de la jeune fille. Ensemble, ils forment les Liars (comprenez les Menteurs).
Il est évident dès le début du roman que la façade des Sinclair n’est qu’une apparence, brillante, qui dissimule un chaudron rempli de tensions, de haine, de jalousie et d’amour. Un chaudron prêt à exploser. Il est aussi évident dès le début du roman que Cady a un problème, dans le sens où quelque chose l’a brisée. Quelque chose ou quelqu’un.
Pour aimer ce roman, il faut aimer les narrateurs qui ne vous disent pas la vérité – pas toujours par choix – il faut aimer les narrations déstructurées, il faut aimer les flash-backs, les révélations qui vous percent avec autant d’efficacité qu’un poignard et il faut aimer les personnages brillants, avec leurs défauts, leurs failles, leurs qualités et leurs secrets. Je ne vais pas trop spoiler, juste vous dire que ce roman est à mon sens un grand et bel exemple de YA contemporain, avec une prose qui m’a séduit dès la première page et qui correspond parfaitement à l’histoire et à la voix de Cady.
Du très, très bel ouvrage donc ! Et un titre qui lui va à ravir…
Eh beh, un mastodonte, en effet !
Je note pour ma part Say her name qui me tente énormément, en espérant une traduction un jour… Et je n’ai que plus envie de lire La Nuit des coeurs froids, déjà dans ma wish-list. ^^ Il faudrait aussi que je me mette aux Kate Daniels vu ta passion, mais le fait que la série se soit arrêtée en France me freine un peu… (la mannequin se prend un peu pour Lara Croft sur la couverture, dis donc !)
Breeeef, ça donne envie tout ça et c’est mal, tu le sais. 🙂
Mais non, mais non, ce n’est pas mal ^^
Jamais joué à Lara Croft, has been que je suis, mais je peux te dire que la posture de Kate est parfaitement appropriée à ses talents au combat ! 😉
Et j’espère aussi qu’on aura une VF pour Say Her Name !
Ah ben dis donc t’as pas chômé non plus niveau lecture en aout..:)
Comme tu vois ;))
Haha, j’adore la légende de Bloody Mary ! Mais je n’ai jamais eu le cran d’essayer le coup du miroir… j’ai trop la trouille 😛 !
The Bone Season me dit beaucoup depuis un moment… mais 7 tomes !!! Pfffiou !
Kat est dans ma wish-list depuis des lustres, il faut que je m’y mette !
( et oui la fan de Jane Austen que je suis est en train de hurler 😀 )
Et je vais bientôt lire We were liars !
Sorry pour le hurlement ^^ Oui, 7 tomes, si j’avais su, ca m’aurait aussi refroidi ! Et yay pour we were liars, tu me diras ce que tu en as pensé 😉