Chers tous,
Chères toutes,
Avant de vous livrer le premier article 2016, je vous souhaite bien entendu le meilleur pour cette année nouvelle ! Qu’elle vous soit douce, heureuse et emplie de joie 🙂
J’en profite aussi pour vous glisser, histoire de bien commencer l’année, que j’organiserai une nouvelle séance questions/réponses le dimanche 10/1 entre 18 & 19h sur ma page Facebook et Twitter. Si vous avez des questions à me poser concernant l’écriture, les nouveautés à venir ou encore le métier d’auteur, vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Place donc au premier article 2016, où je vous parle d’un roman palpitant, un vrai page-turner, et bien entendu, de son auteur !
4e de couv’
Ivar, Kaya et Oswald ont été condamnés à être changés en berserkirs, des hommes-bêtes enragés destinés à tuer sur les champs de bataille. Ils vont errer dans un royaume en ruines pendant sept jours au cours desquels se réalisera leur mutation. Seul le légendaire roi des fauves peut encore les arracher à leur funeste destin mais pour le trouver les trois amis doivent réussir à rester unis.
Mon avis
Avec un tel résumé, ce bouquin ne pouvait que me parler. Cependant, je ne m’attendais pas à ce qu’il me parle autant. Aurélie Wellenstein possède un vrai talent de conteuse, elle parvient à nous entraîner, en une phrase, dans son univers et c’est une plongée dont on ne ressort pas indemne, je peux vous le dire !
Trois jeunes gens, tiraillés par la faim et le froid dans leur village natal, décident de braver les interdits et de s’aventurer dans le bois du seigneur local, bien entendu défendu aux manants qu’ils sont. Là, va se passer un évènement qui va complètement chambouler leurs vies et leur valoir une condamnation contre laquelle aucun recours n’existe – la transformation en berserkirs, des hybrides homme/animal redoutables sur les champs de bataille. Mais Ivar, Kaya et Oswald n’ont aucune envie de se voir réduits à cet état et vont tout faire pour trouver la solution que semble représenter le roi des fauves. Arriveront-ils à temps ?
Un monde qui tire ses sources de la mythologie nordique, un réalisme abrupt, qui ne ménage pas le lecteur, des personnages ambivalents, tout en zones de gris et cette réécriture du mythe des berserkers… Forcément, ce bouquin ne pouvait que me plaire ! Comme je le disais plus haut, il s’agit d’un vrai page-turner, d’un roman qui ne vous laisse aucun temps mort, aucun répit, qui ne vous donne qu’une envie, c’est de le continuer. Ce que j’ai particulièrement apprécié, dans la caractérisation psychologique des personnages, c’est le soin apporté aux réactions quand la métamorphose – inévitable – s’enclenche chez les jeunes gens. Chacun réagit à sa manière, que ce soit la peur, l’enthousiasme ou encore la méfiance. Aurélie est parvenue en outre à marier de manière subtile cette transformation aux émotions, aux traits de caractère que nous percevons chez chacun d’entre eux et j’ai trouvé que c’était parfaitement amené. Enfin, sans vous spoiler quoi que ce soit, je peux vous dire que le dénouement final m’a laissé complètement pantoise, il est d’une audace folle et en même temps suit une logique implacable… Bref, Le roi des fauves est un roman que je ne peux que vous conseiller (pas pour rien qu’il faisait partie de ma sélection 2015 !)
Place maintenant à l’interview…
1/ Hello Aurélie, merci d’avoir accepté cette interview ! Tout d’abord, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Hello ! J’ai 35 ans. J’écris principalement du fantastique et de la fantasy. A l’heure actuelle, je partage mon temps entre l’écriture, mon job à l’hôpital et le pistage avec mon chien. Malheureusement, contrairement à de nombreux autres auteurs, j’ai aussi besoin de beaucoup dormir. Du coup, je donne l’impression d’être perpétuellement fatiguée. Quand j’étais gamine, je voulais devenir fermière-écrivain ! (et mon frère, lui, voulait être boulanger dans l’espace… la SFF, c’est une vocation de famille !)
2/ L’univers du Roi des Fauves est teinté de mythologie nordique, un fait que j’ai beaucoup apprécié. Était-ce prévu dès le départ ou l’inspiration t’est-elle venue au fil de l’écriture ?
Au départ, j’avais envisagé que les personnages soient « simplement » condamnés à se métamorphoser en loups. Mais en écoutant une conférence passionnante de Régis Boyer aux Imaginales sur le mythe du loup-garou, j’ai eu envie d’élargir la transformation aux « guerriers fauves » de la mythologie scandinave (principalement ours, loup et sanglier). J’ai donc eu recours à la légende du « berserk » : un guerrier qui entre en transe, devient surpuissant et laisse son esprit humain s’effacer au profit de son esprit animal. Au-delà de la métamorphose, mes personnages perdent progressivement la raison. Leur conscience s’abîme dans la rage et une soif de sang inextinguible.
A cette époque, je jouais également beaucoup à Skyrim. L’ambiance nordique, les magnifiques paysages de ce jeu vidéo m’ont inspiré le cadre du roman. Les animaux en lesquels les personnages se transforment sont tous issus du jeu : ce sont des bêtes des forêts primitives et enneigées (cerf géant, tigre à dents de sabre, auroch, mammouth, ours, loup,… il y a même un clin d’œil au vasard !)
3/ Tu n’épargnes pas tes héros (là aussi, pour mon plus grand plaisir !) Certains passages sont intenses, les émotions sont sur le fil du rasoir et la violence n’est pas exclue. T’es-tu imposée une limite en ce sens, par ex. vis-à-vis de ton lectorat ?
Non, aucune. Pas pour du Y.A. Au contraire, je dirais. Pour mes projets Y.A., je veux créer des textes très vifs, incisifs, avec beaucoup de rythme, du conflit et des situations extrêmes. C’est justement un format où on peut vraiment s’éclater. Il reste « léger », au sens où un des objectifs est d’avoir un bon récit dont les pages se tournent rapidement. J’aime cette intensité.
En termes de violence, en revanche, jamais rien de gratuit. Je pourrais difficilement décrire une scène de torture ou du gore sordide, c’est au-dessus de mes forces !
4/ Peux-tu nous en dire plus sur tes prochains projets ?
Chez Scrineo sortira en mai prochain « Les loups chantants ». On reste dans un univers froid puisque l’action se passe en Sibérie ! Un jeune homme a perdu sa compagne, emportée par les loups. Depuis un an, il tente de faire son deuil, mais un malheur n’arrivant jamais seul, sa sœur est victime d’un mal étrange : son corps se couvre progressivement de glace. Pour la sauver, le garçon s’élance avec son attelage de chiens de traîneaux à travers les mille kilomètres de steppes glacées qui les séparent de l’hôpital. Mais aussitôt partis, une meute de loups psychiques les prend en chasse. Les prédateurs s’infiltrent dans l’esprit du jeune homme, et la louve de tête lui souffle alors un terrible secret : elle est son ancienne amour. Celle qu’il avait crue morte, un an auparavant.
Bon, autant le dire tout de suite, je suis amoureuse de la louve ! Déjà parce qu’elle est monstrueusement belle : noire et décharnée, tout en nerfs, en os et en tendons. Et puis parce que c’est une énigme, un personnage ambigu, dont les intentions réelles restent longtemps troubles. J’ai hâte de connaître le ressenti des lecteurs à son sujet !
5/ Un petit mot de la fin ? (ca peut être une anecdote, etc… comme tu le sens !)
Ahouuuuuu !
(ceci est un cri de loup… si, si !)
Merci beaucoup pour cette interview. J’ai vraiment aimé en apprendre plus sur Aurélie ! La couverture de ce roman est magnifique et le résumé me tente beaucoup. Il se pourrait bien qu’il arrive dans ma PAL très vite ^^
ah c’est sûr, la couv’ est un vrai petit bijou ! Contente que cela t’ait donné l’envie d’en savoir plus 🙂
Excellente interview. J’ai adoré.
Merci dear ! Heureuse que ca t’ait plu!
Super interview, j’adore le mot de la fin ^^
Cela fait des mois que Le Roi des Fauves est sur ma wish-list, il faut vraiment que je me le procure…
Je te le conseille vivement 🙂