Si vous n’avez pas suivi le début de l’opération, rendez-vous à l’article précédent pour savoir de quoi il s’agit !
Avant de vous livrer le deuxième extrait de Memorex, je tiens à vous remercier (oui, encore !) pour votre intérêt, votre enthousiasme, tous les petits mots que vous me laissez dans le cadre du concours… Sachez qu’ils me font chaud au coeur et que c’est toujours un immense plaisir de vous lire !
Et en parlant de concours, n’oubliez pas que c’est le dernier jour pour participer ! Les quatre gagnant-e-s seront annoncé-e-s à 20 heures & contacté-e-s par mail.
Passons donc au deuxième extrait de Memorex !
L’occasion de vous dévoiler non seulement Magali, qui est un personnage que j’ai adoré découvrir au fil de l’intrigue – elle m’aura d’ailleurs donné du fil à retordre, c’est dans sa nature ! – mais aussi et surtout de vous parler d’un aspect essentiel du roman, qui m’aura donné matière à réflexion sur l’essence même du métier d’écrivain et de son rapport à l’actualité.
Quand j’ai commencé la rédaction de Memorex, les attentats de Paris, Bruxelles, Lahore et d’autres – malheureusement cette liste est beaucoup trop longue – n’avaient pas encore eu lieu. L’homme étant ce qu’il est, le déchaînement de violence aveugle ne nous est cependant pas étranger (là aussi, malheureusement). L’idée de l’attentat visant Breathe, la fondation artistique décrite dans Memorex, qui représente pour moi l’idée même de tolérance, de respect, de partage avec les autres cultures, d’échange avec d’autres réalités qui ne sont pas les nôtres, illustre parfaitement à mes yeux ce que cet acte vise et a toujours visé : engendrer la haine.
Le rejet.
Vouloir dominer et soumettre par la peur & le repli sur soi.
Quand j’ai commencé à écrire Memorex, donc, je n’avais aucune idée à quel point cet évènement, au centre de l’intrigue dans le roman, allait trouver un écho dans notre actualité. Quand la réalité rejoint la fiction, elle n’engendre hélas pas que du positif…
Quand les attentats de Paris ont eu lieu, quand j’ai pu récupérer un peu mes esprits après l’onde de choc, je me suis réellement posée la question : « Puis-je mettre dans mon roman un acte similaire à ce que nous sommes en train de vivre ? En ai-je le droit ? »
Car, même si le contexte du roman est différent, le geste de semer la mort et la désolation, de s’attaquer aux valeurs essentielles que je nomme plus haut demeure le même.
Bon, pour des raisons pratiques – au mois de novembre, Memorex en était au stade des corrections finales – il m’aurait été impossible de changer complètement l’intrigue. Néanmoins, notre triste actualité, encore renforcée par les évènements ultérieurs, m’a poussé à m’interroger plus en détail sur mes motivations pour tisser l’histoire de Memorex autour de cet acte de destruction.
Et la réponse qui a émergé peu à peu au fil de mes réflexions, c’est que je ne pouvais pas ignorer ce qu’il se passait autour de moi.
Oui, je pouvais l’évoquer. La décrire.
Et surtout, face à cette violence, en réaction à celle-ci, mettre en exergue la force que nous trouvons dans la culture et la création.
Car nous en avons tous et toutes besoin. On l’a vu d’ailleurs peu après les attentats – des dessins, des textes, des chansons, des créations graphiques, artistiques ont fleuri un peu partout.
Pour exprimer notre colère, notre chagrin, notre besoin de réponses.
Pour aussi tenter de comprendre ce qui ne peut être compris – ou du moins, tenter de l’appréhender.
Parce que nous nous devons d’avancer et que nous ne pouvons pas le faire les yeux bandés.
Bien entendu, nous avons tous et toutes le droit à la détente, à l’imaginaire et à l’évasion. J’espère d’ailleurs de tout cœur que Memorex répondra aussi à ce besoin.
Mais je sais aussi que ce texte reflète des questions que je me pose en ce moment, que j’ai ressenties encore avec plus d’acuité le 22 mars. Quelque part, il m’a aidé à définir ce qui est et reste le plus important pour moi et que je ne suis certainement pas la seule à ressentir comme tel.
Ces valeurs qui nous ont poussé, par nos œuvres multiples et diverses, à dire combien et toujours nous sommes, par le biais de la création culturelle, attachés à un socle commun qui est celui de la liberté, de la diversité. De la résistance face à ceux qui voudraient nous les arracher.
Combien notre amour de la vie est profond.
C’est bizarre d’avoir son prénom dans un roman 😉
hé hé 🙂
Encore un billet qui excite notre curiosité. Je croise les doigts en attendant les résultats :3
ah ils sont tombés hier dear 🙂 Les gagnant-e-s ont été prévenus par mail 🙂
Cet article me touche particulièrement ! Les attentats n’ont pas été très facile à vivre pour moi, ayant des amis dans les attentats de Paris (Bataclan, Stade de foot…) c’était une épreuve dure à surmonter, loin de la capital et de mes amis que j’aime tant.
Je me suis posée tellement de questions, tout comme toi Cindy ! Je ne savais plus si j’étais en colère, révoltée, triste, effrayée ou scandalisée. Surement un mélange de tout ça d’ailleurs. S’il fallait en parler, s’il fallait éviter le sujet ou s’il fallait essayer d’oublier…
Mais j’en étais venue à la même conclusion que toi : qu’il faut s’exprimer, par les moyens qui sont à notre disposition et que l’on préfère (dessins, écrits, chansons, etc), qu’il faut que l’on défende nos libertés, notre droit de nous exprimer et de créer. Créer pour combattre ceux qui ne pensent qu’à détruire…
En tout cas j’ai hâte de lire Memorex et de voir ce sujet être traité ! Vivement sa sortie 🙂
Ta réaction me fait beaucoup de bien, la Miss, c’est exactement ce que je voulais faire passer dans mon article. Merci à toi.
J’ai tellement hâte de découvrir ce livre… !
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