
Il y a quelque temps, lors d’une story Insta, je vous avais demandé si vous aviez des idées pour un dernier article sur ce blog avant que je ne le clôture pour la trêve estivale. Il s’est avéré que plusieurs d’entre vous avaient des questions concernant l’écriture. Je vais donc les reprendre une par une et tâcher d’éclairer un peu tout ça de ma lanterne, en espérant que cela puisse vous aider 😉
Des « trucs » pour stimuler la Muse quand celle-ci se la joue flemmarde ?
Bon, celleux qui me suivent savent que j’ai plutôt le défaut inverse, à savoir une Muse hyperactive – ce qui peut représenter aussi un vrai souci, étant donné que la bestiole me livre souvent des idées/suggestions/etc sans prendre la peine de ficeler tout ça en une intrigue cohérente. Les muses, je vous jure, ce n’est plus que ce que c’était !
Je vais donc donner ici mes trucs pour discipliner un peu la bête quand j’ai besoin de brainstormer sur un projet – je la fais travailler tout en laissant libre cours à l’inspiration. Ca vous semble contradictoire ? Ca ne l’est pas vraiment !
J’ai déjà eu l’occasion de le dire lors d’interventions – si vous attendez à ce que l’histoire vous tombe du ciel dans le bec, enveloppée dans un joli papier cadeau… Vous risquez d’attendre longtemps. Une seule solution pour stimuler la Muse – la forcer à se mettre au travail. Cela passe aussi bien par l’élaboration d’un plan/de lignes rouges (si vous êtes comme moi et si faire un plan vous emmerde). Vous avez déjà écrit sur ce projet ? Relisez ce que vous avez déjà sous la main. Vous n’avez rien écrit mais ne cessez d’y penser ? Notez vos idées dans un carnet ou sur votre ordi (ca dépend où vous vous trouvez naturellement). Vous désespérez d’avoir des idées exploitables ? Allez faire un tour, changez-vous les idées ! Car, souvent, alors qu’on s’y attend le moins, l’inspiration vous frappe. Et ça n’a rien d’un miracle divin, si ça peut vous rassurer. C’est tout naturellement Muse qui s’est enfin mise au travail, qui a turbiné dans son coin et qui se décide à vous en faire part.
Bref, mettez-vous au travail, choisissez la méthode qui vous convient le mieux et surtout, accrochez-vous. Ecrire une histoire, n’importe laquelle, c’est d’abord et surtout une immense somme de travail. Soyez patient-e-s, ne lâchez pas l’affaire, c’est déjà 50% du travail fourni !
Comment garder la motivation/l’inspiration ? Scrivener ou pas ? Comment construire un plan sans s’éparpiller ?
Je vais zapper la question sur Scrivener, je ne m’y connais pas (et pour cause, je ne l’ai jamais utilisé). Vous pouvez cliquer ici et là pour plus d’infos ! Pour l’inspiration, je viens d’y répondre ci-dessus.
Passons donc à la motivation : Comment la garder intacte (ou à peu près) ? Je vais utiliser une réponse à une question qui revient souvent lors des interventions, à savoir « J’ai plein d’idées, mais je ne sais pas laquelle choisir! » ou encore « Comment me lancer dans l’écriture ? »
Ce à quoi je réponds (suivant l’excellente suggestion de ma chère Nadia Coste) : Quelle est l’IDEE (et oui, ça mérite des majuscules) que vous voudriez absolument exploiter dans un roman ? Ou, en mode post-apo : « Si vous n’aviez plus qu’une année à vivre, quelle est l’histoire que vous voudriez absolument écrire ? » Celle qui vous rendrait le-a plus fier-e ? Celle qui vous donnerait avoir envie de vous lever le matin, même à 7h du mat’ un samedi ?
Posez-vous la question. Réfléchissez bien (mais pas trop en même temps). Ca doit vous venir du coeur, des tripes, de ces thèmes qui vous interpellent, qui vous choquent, qui vous font sourire, etc. J’ai eu, lors d’un atelier d’écriture, un candidat qui n’osait pas dire que ce qu’il voulait écrire, c’était une histoire d’amour parce que « ça faisait trop romance » et qu’il était un homme.
ON S’EN FOUT. Affranchissez-vous du regard des autres et de ce qui « ferait bien » sur le CV d’un-e écrivain-e (ce type de jugement est encore beaucoup trop prégnant dans le monde littéraire…) Ecrivez l’histoire que VOUS vous voulez à tout prix écrire. Voilà ce qui vous permettra de tenir sur le long terme (parce qu’un roman, c’est au moins quatre à six mois de travail). Voilà ce qui vous permettra de garder la motivation.
Pour la question du plan, je ne suis sans doute pas la meilleure personne dans ce contexte (sachant mon horreur du plan ^^) Néanmoins, il existe plusieurs méthodes pour ce faire – soit en passant par des techniques et autres méthodes développées par des écrivain-e-s (les anglophones sont très forts dans ce contexte, d’ailleurs, surtout avec les cours de creative writing). Voici quelques ressources dans ce domaine :
- La dramaturgie, Yves Lavandier
- L’anatomie du scénario, John Truby
- La méthode des flocons (dispo sur Internet)
- et si vous préférez les vidéos, rdv sur la chaîne d’Ellen Brock, freelance editor (attention, en anglais)
En règle générale, je conseille de bien définir la/les ligne(s) rouge(s) du roman – ce qui sous-tend toute l’action, ce qui constitue le principal objectif de votre personnage principal. Par ex. dans HP, c’est de vaincre Voldemort. Ou encore, dans les enquêtes de Fred Vargas, c’est de trouver le meurtrier. Vous avez le point de départ et la destination finale. A partir de là, ce qui « reste », c’est le dénouement. Comment votre héros/héroïne va-t-iel faire pour y arriver ?
N’oubliez pas non plus d’exploiter le moteur essentiel d’une intrigue, à savoir LE CONFLIT. Conflit contre quelqu’un, contre le destin, contre soi-même – peu importe ! Vous pouvez même mixer les trois. Mais suscitez des obstacles, faites-en baver à vos personnages, que tout ne leur tombe pas tout cuit dans le bec ! Car, du conflit, vient non seulement l’intérêt de vos lecteurices, mais également leur empathie pour votre personnage. Et vous renforcerez sa caractérisation, ce faisant. Pensez-y !
Quelles musiques t’inspirent durant l’écriture ?
Aucune. Pour la bonne raison que je suis (peut-être) l’une des rares à ne pas écrire en musique. J’ai essayé et ça constitue une distraction plus qu’autre chose. J’ai besoin de ressentir la musique des mots, de m’immerger à fond dans l’action, dans les pensées du personnage et la musique, dans ce contexte, constitue un vrai obstacle. Donc, si vous aviez envie que je vous donne des recs de playlist… Sorry folks !
(Je vous rassure, j’adore la musique en toute autre circonstance, ah ah !)
C’est tout pour cette séance, j’en organiserai peut-être une prochaine lors de la rentrée 😉 En attendant, portez-vous bien et que la Muse puisse vous inspirer !
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