
Comment prendre soin de soi quand on est écrivain-e ?
La question peut paraître bizarre, voire saugrenue. Et pourtant, quand j’en ai parlé à plusieurs auteurices autour de moi, j’ai pu constater qu’elle n’était pas si anodine que ça ! J’ai eu des réactions comme « Je ne suis pas le mieux placé pour en parler… » ou encore « Ce n’est pas mon point fort… ». Ça m’a interpellé, d’autant plus que 2019 a été l’opportunité pour moi de prendre conscience de l’importance de cette question.
Comment prendre soin de moi ? Comment m’entourer au mieux, et pas seulement quand j’écris, mais dans toutes les autres facettes du métier d’autrice ? Cela m’a poussé à prendre plusieurs initiatives, certaines très concrètes, d’autres relevant plus du domaine privé. Quand j’ai songé à une nouvelle série d’articles – après « Écrire de la fiction historique » – ce thème m’a directement sauté aux yeux. J’ai donc décidé de vous en parler et de partager avec vous quelques suggestions dans ce domaine…
Côté pratique, je compte écrire 5 à 6 articles pour cette série (il se peut qu’il y en ait plus.) Ils seront programmés en théorie chaque lundi. Si vous êtes abonné-e à la newsletter, vous recevrez, en plus de la newsletter régulière à chaque article, un bonus Exclusive chaque samedi.
Bonne lecture !
Se connaître soi-même
Quand on côtoie des auteurices, le mot qui revient le plus dans les discussions – ou tout au moins, le concept prédominant sous-jacent – c’est la productivité. Depuis « Tu bosses sur quoi en ce moment ? » jusqu’à « T’as une nouvelle sortie ? » en passant par « Tu aurais quelque chose pour moi ? » (en général, de la part d’un éditeur), la productivité est partout.
Ou plutôt – la capacité à produire.
Ce qui est bien normal, vous me direz – quel est l’artiste se définissant comme tel sans œuvre à montrer ? Que serait l’écrivain-e sans son dernier livre ? Ou le peintre sans sa toile ?
Et puis, n’est-ce pas génial/gratifiant/etc quand on vous demande ce que vous avez de neuf ? C’est bien la preuve que l’on attend avec impatience votre prochain bébé, que l’on s’intéresse à vous et à ce que vous pouvez créer !
Naturellement.
Néanmoins, cet attrait pour la productivité des artistes et en particulier des écrivain-e-s peut avoir des conséquences, qui, elles, ne s’avèrent pas aussi gratifiantes.
Tout-e auteurice n’a pas 20 000 projets sous le coude.
Tout le monde ne produit pas au même rythme.
Et parfois, on n’a simplement pas envie de parler création ou même de créer, juste de profiter de ce qui nous arrive (c’est particulièrement vrai quand on vient de finir un projet de longue haleine, que le premier roman est publié, etc).
L'écriture - une course de fond
Cet aspect nécessaire de la création – la capacité même de créer, d’offrir quelque chose de neuf au public et aux autres acteurs de la chaîne de production – peut engendrer angoisses, incertitudes, et dans certains cas, bloquer complètement cette capacité même de création.
Je l’ai vécu, je l’ai vu aussi chez d’autres auteurices. C’est un cercle qui peut vite devenir vicieux et engendrer une spirale infernale. Personnellement, je m’en suis sortie grâce à des évènements récents, pas toujours heureux d’ailleurs, mais qui m’ont poussée à voir les choses sous un autre angle.
Celui de l’écriture-plaisir. Celui de l’écriture à mon propre rythme. Pour moi, l’écriture n’est pas une course de vitesse, mais bien une course de fond.
Naturellement, comme je ne vis pas des fruits de ma plume, mon optique sur le sujet est différente de quelqu’un en vivant. Mais, même parmi les auteurices dans ce cas, la pression de produire peut être très présente et elle peut conduire à oublier la nature première de l’écriture – le plaisir de créer.
Aussi, pour éviter ça, je vous suggère (et oui, ça reste une suggestion) d’apprendre d’abord à vous connaître vous-même en tant qu’écrivain-e. Prenez le temps de vous découvrir : qu’est-ce que vous aimez ou n’aimez pas dans l’écriture ? Quel « rythme » d’écriture avez-vous ? Aimez-vous vous concentrer sur plusieurs projets en même temps ou un seul à la fois ? Planifiez-vous longtemps à l’avance ou vous laissez-vous aller au fil de l’inspiration ?
Toutes ces questions (et bien d’autres !) peuvent paraître anodines, mais elles vous aideront à vous connaître mieux en tant qu’écrivain-e et à développer votre opinion quant à ce que vous voulez/ne voulez pas dans votre (future) carrière. Cela vous sera précieux par la suite 😉
En bref : prenez le temps de vous connaître !
La suite la semaine prochaine ! Et pour les abonné-e-s de la newsletter – un prochain numéro de l’Exclusive directement dans votre BaL !
Vous désirez réagir suite à cet article ? Vous pouvez :
- Laisser un commentaire
- M’écrire à cindy.van.wilder(arobase)gmail.com
- Me retrouver sur les réseaux sociaux
- Vous ne voulez rien manquer ? Abonnez-vous à la newsletter !
Cindy a évidemment raison, puisque, sur le plan artistique, ce qui compte, c’est la qualité des œuvres – et non la cadence de publication. Mais, elle le souligne aussi, les marges de manœuvre sont différentes pour les auteurs et autrices qui ont, à côté de l’écriture, un métier plus rémunérateur.
En effet, Stéphanie. N’ayant ni le statut d’autrice vivant de sa plume, ni l’expérience, il me semblait évident de parler de ce que je connais et de souligner la différence 🙂