
Corriger un roman peut ressembler à l’ascension d’un pic montagneux – on ne sait pas forcément par quel bout commencer et encore moins si on ira jusqu’au bout !
Pour cette raison, je vous donne dix conseils/suggestions pour vous armer dans cette nouvelle étape de votre écriture…
Dix conseils pour corriger son roman
- Rédigez un plan et utilisez-le pour vous guider.
L’essentiel, à mon avis, est de planifier votre phase de correction en détail, afin de vous donner une ligne directrice et de vous assurer que vous ne vous égarerez pas en chemin. Quelle que soit la manière dont vous souhaitez établir ce plan – feuilles de calcul Excel, listes ou post-it sur votre mur – je vous recommande vivement d’écrire un plan, même si vous n’êtes pas un écrivain qui aime planifier son roman au stade de la première ébauche.
- Il n’est pas nécessaire de travailler de manière chronologique lors de la réécriture
Vous ne devriez pas avoir à modifier votre roman dans l’ordre, du début à la fin (bien que vous puissiez le faire, bien sûr !). Par exemple, si vous avez beaucoup de nouvelles scènes à écrire, ou une toute nouvelle section ou un nouveau fil narratif à ajouter, il peut être utile de commencer par écrire l’ensemble de ce nouveau matériel, puis d’apporter les modifications nécessaires au reste du livre par la suite afin d’harmoniser le tout. Bref, travaillez dans l’ordre qui vous convient le mieux.
- Laisser le début pour la fin ?
Il est souvent bon de terminer le processus de réécriture en retravaillant votre début. Vous l’aurez déjà examiné et retouché tant de fois qu’il est fort possible que vous ayez perdu toute perspective sur cette partie cruciale de votre roman. Le début peut être vu comme un point d’ancrage pendant la rédaction du premier jet – mais parfois, ce n’est qu’après avoir écrit l’ensemble que vous pouvez voir la manière la plus optimale de commencer votre récit ! D’une manière générale, je dirais qu’il faut commencer le roman… en plongeant directement dans votre histoire (un excellent conseil de Mélanie Fazi, que j’ai retenu depuis des années ! ) Je vous recommande vivement d’expérimenter de nouveaux débuts dans le cadre de votre processus de réécriture, même si vous finissez par revenir à votre début initial.
- L’histoire n’a pas besoin d’être racontée chronologiquement
De nombreux.ses auteurices oublient qu’il n’est pas nécessaire de présenter les événements de leur histoire dans l’ordre chronologique. Si vous avez du mal à résoudre des problèmes d’ordre général, réfléchissez à l’effet d’un changement dans la manière dont vous racontez les événements, par exemple en faisant des allers-retours entre le passé et le présent (au lieu d’avancer régulièrement vers le jour présent). L’ordre chronologique du récit peut faire une énorme différence et peut donner un vrai coup de peps à votre rythme de narration !
- N’ayez pas peur de procéder à des changements radicaux
Parfois, c’est en faisant des expériences radicales que l’on peut résoudre les problèmes et affiner les points de l’intrigue de son roman. Les solutions peuvent venir de nulle part. Mon approche, dans l’ensemble, est méthodique – je travaille selon un plan – mais si vous avez l’impression que votre récit est bien trop plan-plan, sortez du cadre pré-établi et essayez d’expérimenter librement avec vos personnages et vos idées. Cela peut vous amener dans des endroits inattendus et débloquer des choses.
- Testez de nouvelles voix
Repenser la voix narrative et le(s) point(s) de vue à partir desquels un roman est raconté peut vraiment lui donner vie (j’entends par là, par exemple, le passage de la troisième personne à la première – ou même l’inverse). Il s’agit d’une réécriture majeure, qui ne doit donc pas être abordée à la légère. Mais vous pouvez jouer avec la voix à petite échelle (par exemple, dans une scène ou deux), puis envisager toutes les conséquences pour votre histoire de la mise en œuvre de ce changement pour l’ensemble de votre roman. Méfiez-vous toutefois de ne pas rendre la ou les voix narratives de votre roman plus complexes qu’il n’est nécessaire. En règle générale, je dirais qu’il ne faut pas penser que l’on peut résoudre les problèmes de l’intrigue en ajoutant une nouvelle voix narrative. Si votre histoire présente un problème, vous devez revenir à l’analyse de ses composantes fondamentales afin de la résoudre.
- Connaissez-vous vraiment vos personnages et vos décors ?
Demandez-vous si vous avez suffisamment développé vos personnages. Par exemple, si votre roman comporte une histoire d’amour, l’amant.e de votre protagoniste est-iel pleinement caractérisé.e ? Pensez aux personnages secondaires. Vous arrive-t-il de vous appuyer sur des stéréotypes bien connus ? Profitez de cette occasion pour revoir vos caractérisations, prenez le temps de mieux connaître vos personnages et éradiquez ces stéréotypes. Il en va de même – en fait – pour les décors. Des décors individualisés et vivants peuvent apporter beaucoup à votre roman.
- Sauvegarder tous les brouillons et faire des copies de sauvegarde de votre travail
Sauvegardez tous vos brouillons et nommez-les pour savoir lequel est le bon (en utilisant des dates ou un système de numérotation). De cette façon, vous pourrez revenir plus tard à une version antérieure si nécessaire, ou vous pourrez extraire des passages ou des scènes pour les intégrer à votre nouveau matériel. Parfois, lorsque nous réécrivons, nous réagissons fortement – trop fortement, parfois – contre ce que nous avons déjà fait. Nous « jetons le bébé avec l’eau du bain » (une tendance que je connais bien !) en tentant de résoudre les problèmes. Conservez donc vos premières ébauches ! Veillez également à sauvegarder votre travail à la fin de chaque journée d’écriture. J’entends constamment parler d’écrivain.e.s qui perdent de grandes parties de leur travail à cause d’une panne d’ordinateur. Ne vous laissez pas faire !
- S’accrocher à l’étoile qui vous guide
Gardez toujours à l’esprit l’idée ou la question qui est au cœur de votre roman et qui vous a poussé à l’écrire. Il est bon, lors de la révision, de se laisser aller en tant qu’écrivain et d’explorer des possibilités, mais ne perdez pas cette ligne rouge de vue. Rappelez-vous ce qu’est votre roman, au sens le plus fondamental du terme : son identité. Et ne lâchez pas prise.
- Fixez-vous un délai
C’est une bonne idée d’essayer de terminer à une date précise. Cela peut vous aider à rester concentré. Mais à l’inverse, ne laissez pas une date limite que vous vous êtes imposé.e vous enserrer dans un carcan. En fin de compte, le travail prendra le temps qu’il faudra, mais pour de nombreuses personnes, il est utile d’avoir une date limite à respecter – en particulier si vous avez tendance à écrire lentement et de façon irrégulière, ou si vous avez du mal à vous détacher de votre travail et à décider qu’il est terminé. D’autres types d’objectifs qui pourraient vous aider seraient de décider que vous allez traiter un certain nombre de scènes de votre roman par jour ou par semaine – ou des objectifs concernant le nombre de mots produits et/ou réécrits. Faites ce qui vous convient pour rester motivé.e tout au long du processus.
J’espère que ces conseils/suggestions vous auront permis d’envisager de manière plus sereine les indispensables corrections à effectuer sur votre récit avant de songer à l’envoyer aux ME !
Rendez-vous le mois prochain pour un nouvel article 🙂
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